Marie ACASTILLONE

BIENVENUE AU GAULISTAN

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Bienvenue au GAULISTAN  .

   Le bruit court avec insistance. Notre  démocratie est malade. Les meilleurs philosophes ont été appelés à son chevet et de nombreux diagnostics ont été évoqués, dont celui-ci : nos  élus ne seraient pas à la hauteur.

 

 - Ayant fait de la politique leur métier, ils s'accrochent à leurs mandats comme des arapèdes à leur rocher. 

 

 - Pour se faire réélire, ils ne prendront aucune mesure qui fâcherait une partie de leur électorat, même si ces mesures, comme la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique, étaient vitales  pour l'avenir de ces mêmes électeurs.

 

- Ils ont eu besoin de soutiens financiers puissants pour se faire élire. Cela leur a créé des obligations...

 

- Leur vocation politique est souvent un choix personnel. Ils se sont auto déclarés compétents pour s'occuper des affaires de la collectivité et ils ont réussi à en persuader les autres. C'est un bon point mais ce n'est peut-être pas l'idéal.      

 

Notre histoire  montre  que la majorité des candidats aux élections appartiennent à un même type d’hommes : avides de pouvoir, de notoriété, de richesses et peu scrupuleux sur les moyens pour y arriver.

 

 Pour être efficace un changement de démocratie doit avant tout faire disparaitre la possibilité de se proclamer candidat.

 

 Envisageons ce qui est possible

 

  -Des élections sans candidats. Cela existe depuis longtemps, les papes par exemple, et dans la sociocratie.

 

 Mais il faut vraiment bien connaitre les autres pour que le vote soit significatif. Cela limite l’élection à des petits groupes, villages, ateliers, et cela n’empêche pas la formation de coteries, de partis occultes  ayant pour objet de détourner le système. Et il y a toutes les  chances pour qu’une forte personnalité soit réélue indéfiniment et  fasse tout pour se faire réélire même sans être candidate. On est donc presque ramené au problème précédent de l’accaparement du pouvoir par une minorité.

 

 Or il existe une autre méthode démocratique, le tirage au sort, qui semble plus juste car elle ne favorise personne. A Athènes il y a 2500 ans le tirage au sort a connu de belles heures. Mais il  est  discutable car il risque de confier des responsabilités à des crétins ou des psychopathes.  Cependant le tirage au sort devient très efficace lorsqu’il est couplé à une élection sans candidat ou à une autre sorte de présélection des citoyens que nous envisageons plus en détail maintenant. Si c’est parmi ceux qui auront été présélectionnés que le ou les représentants des électeurs sont tirés au sort, le résultat sera bien meilleur que les élections actuelles. Même si  cette méthode n’amène pas le meilleur au poste de responsabilité elle  y amène un des meilleurs, ce qui n’est déjà pas mal et elle empêche pratiquement toute réélection au même poste. 

 

 La question est finalement centrée sur la qualité de la  présélection, sur la fiabilité du dépouillement et sur l’absence de préjudice social et  moral pour ceux qui auront été éliminés par la présélection. Les épreuves pourraient être constituées de tests classiques évaluant les aptitudes psychologiques, de bon sens ou intellectuelles. L’efficacité de ces tests dépend des spécialistes qui les auront élaborés mais les progrès fait ces derniers temps permettent de proposer des tests établis par des équipes psychologiques nombreuses, de telle sorte que même la connaissance de quelques questions n’entraine pas de différence significative sur le résultat final. Les tests pourraient être passés  sur la base d’un volontariat ou d’un service civil.  On laisse évidemment la possibilité à ceux qui le désirent d’être retiré du tirage au sort ou de ne pas passer les tests. Il  faut  que personne ne puisse accéder aux résultats de la présélection et que le piratage  du système soit impossible.

 

Une méthode consiste à ce que les citoyens-électeurs reçoivent un numéro d’anonymat  et que les tests et le tirage au sort soit effectué sur ces numéros anonymes. L’ordinateur qui fait la correspondance entre le numéro d’anonymat et les noms des élus devrait être un ordinateur différent de celui qui gère les résultats des tests et du tirage au sort. Les ordinateurs sont gérés par des équipes différentes, indépendantes des pouvoirs en place et rendues incorruptibles par exemple par tirage au sort des préposés aux opérations. Ils  ne doivent évidemment être  en contact avec aucun  réseau de manière à ne pas pouvoir être piratés.

 

Le rôle citoyen de l’électeur ne disparait pas pour autant. En fin de mandat les élus sont jugés sur leurs résultats pendant leur mandat, par les citoyens et par leurs collègues de travail, l’ensemble donnant lieu à une note  qui elle aussi sera totalement anonyme, personne ne sachant  comment les élus ont été notés. Mais la note  servira de base pour la présélection de l’étape supérieure, les conseillers régionaux par exemple. La procédure présélection et tirage au sort dans la même séance sera effectuée comme dans l’étape précédente, par l’ordinateur, et ainsi de suite jusqu'à l’élection d’autant de niveaux qu’il apparait souhaitable. Aux niveaux supérieurs, la présélection résulte donc de plus en plus des mérites des candidats.

 

Ce système est caractérisé par deux qualités. Grâce à la présélection les élus seront  aussi compétents que les élus actuels et toute réélection devient impossible à cause du tirage au sort. Une carrière politique ou l’accaparement du pouvoir par une caste n’est donc plus possible à condition de faire rentrer ces principes dans la constitution. 

 

Je propose d’appeler cette association d’une présélection suivi d’un tirage au sort, la Némocratie, une association de latin (nemo) et de grec (cratos), signifiant « le pouvoir de personne ».  Coup de chance, Nemo signifie justement en grec : le partage (d’après wikipedia). La némocratie serait alors le système d’organisation de la vie sociale basé sur le partage et la solidarité.

 

   Réfléchissez. Beaucoup d’hommes et de femmes sélectionnés par cette méthode ou une autre méthode proche n’auraient jamais acceptés de faire une carrière politique dans les circonstances actuelles, tout en étant parfaitement compétent pour cela. Si de tels individus avaient été au pouvoir, aurions nous eu l’esclavage, les guerres coloniales, deux guerres mondiales avec des millions de morts, d’innombrables dictatures corrompues, les problèmes de surpopulation et de pollution que nous avons maintenant, et tout cela entre autres maux qui sont en train d’amener l’humanité vers son effondrement ?

 

  La persistance de  démocraties qui n'ont plus de démocrate que le nom nous entraine tout droit vers des dictatures.

 

  "Bienvenue au Gaulistan" contient les idées ci-dessus romancées. C’est l’histoire d'une femme hors du commun,Vibrice de Vaux-Mornay, chirurgienne pédiatrique, qui arrive au pouvoir au Gaulistan en 2027 de manière inattendue, un peu à la Macron. Tout au long de son parcours  elle mène une révolution non violente pour régénérer la démocratie et  modifie profondément  la société.

 

Bonne lecture

 

Marie Acastillone